D’après le Règlement de Dublin, c’est le pays d’arrivée dans l’UE qui doit traiter une demande d’asile. Du fait de leur situation géographique, l’Italie et à la Grèce voient arriver le plus grand nombre de migrants. La relocalisation est un mécanisme d’intervention d’urgence proposé en mai 2015 par la Composée de 28 commissaires européens (un par Etat membre), elle propose les textes législatifs qui doivent ensuite être adoptés par le Parlement européen et le Conseil.commission européenne, pour venir en aide aux pays du Sud de l’Europe. L’accord prévoyait que les États membres reçoivent 6 000 euros par personne relocalisée sur leur territoire.
En septembre 2015, le Conseil de l’Europe adopte le principe des relocalisations des migrants arrivant en Italie et en Grèce, malgré le vote d’opposition de la Hongrie, la République Tchèque, la Slovaquie et la Roumanie. Seuls les migrants éligibles au droit d’asile et originaire de Syrie, Irak ou d’Érythrée étaient concernés.
En septembre 2017, alors que le programme prend fin, la presse fait état d’un bilan bien en deçà des objectifs*:
La France a accueilli 3 948 personnes depuis la Grèce, et 330 depuis l’Italie. Cela ne représente que 22% de l’engagement initial.
… coucou « Ze pays des droits de l’Homme humains » !…
Si la France a été, avec l’Allemagne, l’un des premiers pays à accueillir des demandeurs d’asile depuis la Grèce, très peu de personnes ont été acceptés depuis l’Italie.
Aux dernières nouvelles d’octobre 20176, le problème serait le manque de « personnes éligibles » …8-| …si, si, vous avez bien lu … . Personnellement, je me demande si c’est conditions d’éligibilité ne seraient pas un peu restrictives… mais bon, j’dis ça, j’dis rien hein… Ah bon ? c’est aussi ce que pense la Grèce7 ? … tu m’étonnes …
Malte est le seul pays de l’UE à être parvenu au chiffre fixé. La Norvège et le Lichtenstein, qui ont participé volontairement au programme, ont tous les deux respecté leurs engagements, établis respectivement à 1 500 et 10.
Les pays les plus en infraction sont la Pologne et la Hongrie, qui ont refusé toutes les deux d’accueillir. La Slovaquie, qui a contesté sans succès le programme de relocalisation devant la Cour européenne, n’a accepté que 16 des 902 demandeurs d’asile qui lui avaient été attribués et la République tchèque, seulement 12 sur 2 691.
Et maintenant ?
De janvier à fin septembre 2017, 103 000 personnes sont arrivées en Italie et 19 000 en Grèce (l’histoire de l’accord avec la Turquie, c’est dans un autre épisode).
– Comment font l’Italie et la Grèce pour les accueillir ?
– Et bien nous avons mis en place un grand programme de réinstallation ! N’est-ce pas merveilleux ?
– Oui, c’est bien mais, bon, pour les personnes qui SONT en Italie et en Grèce et qui vont continuer à arriver en dehors des réinstallations, on fait comment ?
– …
* Pas compris comment une décision du 14 sept 2015 peut indiquer 40 000, alors qu’une semaine plus tard, dans la publication au journal officiel de l’Union Européenne, c’est 120 000… Mais bon, on va considérer que les journalistes du Monde, de l’AFP, de France Cul, etc savent pourquoi ils on publiés 160 000…
Pour aller plus loin :
- Accueil des migrants en Europe : un bilan bien en deçà des objectifs, France Culture, 26 sept 2017
- Relocalisation des migrants : la France à la traîne, Le Monde, 13 sept 2017
- « Relocalisation » des migrants en Europe : quels pays ont tenu leurs engagements ?, Les Décodeurs, Le Monde.fr, 26 sept 2017
- La Grèce veut étendre la relocalisation à certains réfugiés mineurs, Ouest France, 18 oct 2017