Article 13

un film de Marcus Onalundula, présenté par Solidarité Laïque

D’après l’article 13 de Déclaration universelle des droits de l’homme (ONU, 1948), « toute personne a le droit de quitter un pays, y compris le sien ». Pourtant, en pratique, seuls les ressortissants des pays du Nord et les ressortissants les plus aisés des pays du Sud en bénéficient. “Article 13 “, tourné par le réalisateur Marcus Onalundula dans le “Refuge Solidaire” de Briançon et auprès d’associations de Gap, recueille les témoignages de personnes migrantes qui franchissent la frontière franco-italienne pour étudier, se soigner, accéder à une vie décente, ainsi que celui de personnes bénévoles et militant.e.s et de Gérard Fromm, maire de Briançon, qui se mobilisent pour offrir un accueil décent et recréer une humanité locale.

Centre d’Accueil, d’Orientation et d’Accompagnement – Médecins du Monde

Depuis 2015, le Centre d’Accueil, d’Orientation et d’Accompagnement de Médecins du Monde accueille les jeunes le mercredi, sans rendez-vous l’après-midi, pour une information sur les structure de santé, une aide juridique, une aide alimentaire, des vêtements, une douche, etc. Le matin est réservés aux jeunes dont la minorité n’a pas été reconnue par le DEMIE et qui ont besoin de voir un médecin ou un psy

Centre de soins de Médecins du Monde, 15 bd Picpus, 75013 Paris, Métro Bel-Air tél: 01 43 14 81 79 email : mie.idf@medecinsdumonde.net

MAJ 24 nov 2019

Récit d’une jeunesse exilée, j’ai marché jusqu’à vous

« Récits d’une jeunesse exilée : J’ai marché jusqu’à vous »,
un film de Rachid Oujdi

Des jeunes venus seuls, principalement d’Afrique et du Moyen-Orient se retrouvent à Marseille. Avant « la mise à l’abri », qui peut prendre plusieurs mois, ces jeunes subissent de rudes épreuves : la rue, les réseaux malveillants et la suspicion des institutions qui, parfois, semblent oublier que la France est signataire de la Convention Internationale des Droits de l’Enfant qui stipule que «Tout mineur doit être protégé quelque soit son sexe, sa religion, ses origines, sa nationalité ».

Filmés avec distance et pudeur, poésie et douceur, nous découvrons le quotidien de ces jeunes et des professionnels de terrain. Un film qui nous interpelle avec subtilité et pose de nombreuses questions, sans jamais être voyeuriste.

Droit à l’école – L’école des sans écoles

L’école est un droit mais aussi l’objectif premier des mineurs exilés et isolés en France.

A Paris, Droit à l’école s’appuie sur les associations dont elle est issue (TIMMY-Team Mineurs Exilés, Paris d’Exil,…) et répond spécifiquement à la demande éducative :

  • Elle accueille et prépare ces jeunes à la scolarité qui leur est refusée à court terme. Ces temps quotidiens d’études et d’ouverture culturelle sur la société française répondent à leur incroyable assiduité et motivation. Ils les préservent des dangers de la rue et leur ouvrent des perspectives d’avenir.
  • Les accompagnant dans leur démarche d’inscription, les tests de niveau et d’évaluation préalable à la scolarité, puis assurant le lien avec la communauté éducative pendant leurs études (dans l’éducation nationale ou des structures alternatives).
  • Portant à la connaissance des différentes institutions et des académies -avec lesquelles nous sommes en contact-, la cause de ces jeunes oubliés du système scolaire.

Email contact@droitalecole.org tresorier@droitalecole.org Téléphone +33 6 07 78 85 41 ou +33 6 82 34 28 60 page facebook

Adhésion et contribution financière

Plus d’infos :

MAJ 23 nov 2019, 4 oct 2021

Paroles d’ados

Moi Jeune : «On déménage tout le temps, c’est la galère», Libération, 19 fév 2020

«Je suis dehors depuis mars 2019. Ça fait cinq jours que je vis dans une caravane, à Porte dorée. Dans cinq jours, je devrai partir, je ne sais pas où, à Porte d’Aubervilliers encore. Quand tu déménages tout le temps, t’es tout le temps en galère. Ici, en France, on n’est rien. Je ne peux compter que sur des associations comme Utopia 56 et les Midis du MIE. Je suis arrivé en décembre 2018, du Mali. Pendant trois semaines, j’ai dormi à côté d’un pont. Puis la police est venue ramasser tout le monde. Après deux mois en foyer, j’ai reçu un courrier qui m’a dit que les mineurs ne peuvent pas rester dans les foyers de majeurs.

Six jeunes migrants, tous mineurs, racontent leur errance dans le nord de Paris, leur quotidien, et leur désarroi. Lire la suite

Paroles de Minot collectés pas le réseau RAMINA

à retrouver sur le site RAMINA – Réseau d’Accueil des MInots Non Accompagnés

Propos transcrits par la Timmy (Paris)

Ça me chauffe la tête
Perturbation dans la tête
Dans la rue, 8 mois
Impossibilité de me concentrer
Ça me chauffe la tête
Je monte et je descends

Ça me fait couler les larmes
Seul !
Ça me rend fou
Si je continue, ça peut me perturber
Toujours courir, associations, hébergement, prise en charge …
Pas de solution fiable
Redoubler l’effort

Rien n’a marché jusqu’à présent
Un jour ça va marcher …
Je vais être content.

S. – 16 ans – Guinéen

Je veux aller à l’école pour apprendre comme les autres enfants.
Je veux avoir des droits pour faire ce que les autres enfants arrivent à faire.
J’ai toujours eu une vie difficile.
Je n’en peux plus et je n’ai plus de force pour me battre pour ma survie.
On vit dans la misère.

H. – 16 ans – Ivoirien

Peut-être que l’Afrique est pourrie
mais je ne pensais pas qu’un jour, en France,
j’allais passer une nuit dehors sans dormir,
en subissant des paroles déplacées.

D. – 15 ans – Malien

Parcours transcrits par l’association Temps partagé (Quimper)

Quand Abdoulaye se raconte, il commence ainsi : « Tout cela est de ma faute, parce que moi, tu comprends, je suis le bâtard de la famille, c’est à cause de moi que ma mère a été chassée de la famille, d’ailleurs dans mon quartier on m’appelait toujours Abdoulaye le bâtard »; et de poursuivre : «Dès mes 4 ans j’ai travaillé dans le champ de ma mère, tous les jours, dès 5 h du matin je travaillais à la cuisine, dans le champ, arroser, gratter, récolter. J’ai souvent demandé à ma mère d’aller à l’école mais cela ça n’a jamais été possible».

Alors un jour, il décide de partir sans savoir bien sûr ni lire, ni écrire mais aussi sans savoir que la terre était ronde et que sur son chemin vers l’exil, il trouverait la Libye et son enfer à en faire encore aujourd’hui des cauchemars.

Abdoulaye, qui est né en 2000 à Daola, Côte-d’Ivoire a trouvé à Quimper un petit coin dans les familles quimpéroises, après la mise en doute de sa minorité, pour poser son sac et se reconstruire.

Son avenir, ici ou là-bas, passe par une scolarisation. C’est fait. Abdoulaye est scolarisé en CAP « aide à la personne », à la MFR, et comme dit sa famille d’accueil «cela lui va si bien !».

Dans son petit village du Nord Mali gagné par la désertification, Amara passe son temps entre les champs et la rue avec ses copains après avoir passé 5 ans, de 8 ans à 13 ans au service d’un marabout ( école coranique le matin, mendicité et diverses corvées l’après midi). Il décide un jour de partir vers un avenir qui lui permettra de vivre à sa faim.

Après plusieurs mois de traversée, au péril de sa vie, il arrive à Quimper. Après des mois d’errance de la rue aux familles, après une contestation de minorité alors même que ses papiers n’ont jamais été vérifiés, aujourd’hui il retrouve un peu d’espoir en étant scolarisé en CAP « cuisine »au lycée le Paraclet.

Losseni perd son Papa en janvier 2016. Il a 15 ans. En août, il quitte son village de Côte d-Ivoire. Après un périple périlleux et lourd, il est arrivé en avril 2017 à Quimper.

Scolarisé depuis le 22 janvier 2018 en seconde professionnelle « production animale » au Lycée Le Nivot à Lopérec (29).

Losséni est demi-pensionnaire et vit dans une famille d’accueil du lundi au vendredi. Il rentre le weekend dans une autre famille à Quimper.

C’est un jeune qui n’a connu que l’école coranique, et depuis 1 mois qu’il est à l’école il a pu confirmer ses capacités. Il veut réussir et travaille beaucoup. Ses professeurs sont très satisfaits de lui, il s’est très bien intégré, il s’est proposé pour la journée porte ouverte. Il fait du théâtre, aime la piscine.

Il est très ordonné et organisé, respectueux et affectueux, et il se soucie de ses camarades

Jeunes et Mineurs en Mobilité nº 5 2019-2020, Paroles de Jeunes, Coordonné par Daniel Senovilla Hernández et Cléo Marmié

Créé en janvier 2014, dans la continuité des travaux du laboratoire de recherche MIGRINTER- UMR 7301, l’Observatoire des Migration des Mineurs est un espace de diffusion et de valorisation de la recherche existante sur la thématique. Le no 5 de sa revue (juin 2020) est consacré aux contributions- paroles de jeunes migrants qui ont souhaité partager leurs expériences, leurs pensées, leurs souvenirs ou leurs projets en formes de textes, poèmes, photos, dessins.