Opération Sophia: au large du chaos libyen
29 sept 2016 reportage d’Olivier Fourt pour RFI
29 sept 2016 reportage d’Olivier Fourt pour RFI
de Sébastien Vassant, Françoise Davisse, Carl Aderhold
extrait de la préface:
… Ce qui frappe lorsque l’on se penche sur cette histoire, c’est son caractère répétitif, cyclique. Ce sont toujours les même discours de haine, les mêmes ritournelles ( « eux, c’est pas pareil » – qui touchent chaque nouvelle vague d’arrivants. « Les immigrés d’avant étaient mieux, ils voulaient s’intégrer, pas comme ceux d’aujourd’hui… » Chaque génération d’immigrés peu témoigner d’avoir entendu les mêmes reproches, le même rejet que les suivantes. Le choc des civilisations et le grand remplacement dont Zemmour se fait le chantre aujourd’hui était déjà l’antienne de Drumont, Maurras et compagnie au XIXe siècle, face aux Juifs et aux italiens… Mais à chaque fois on redécouvre l’importance et le rôle des immigrés dans la vie de la nation, comme durant la dernière crise en date, celle de la Covid, où les hommes et les femmes en première ligne pour reprendre l’expression en cours, caissiers et caissières, soignants et soignants, livreurs, etc., venaient souvent d’ailleurs…
de Stéphane Marchetti et Cyrille Pomès, éditions: Futuropolis, 2020
« – Combien de temps on va mettre pour aller en Angleterre ? Quelques jours ? – Je sais même pas où c’est l’Angleterre » Adil et Shafi sont deux cousins de 12 et 14 ans. Seuls, sans parents, ils fuient fuient leur pays, pour échapper aux talibans et rejoindre le frère ainé de Shafi à Londres.
A l’âge où souvent, les enfants nés en Europe ne vont pas seuls à leur cours de solfège, d’autres enfants se retrouvent à devoir traverser seuls un continent, dans le simple espoir d’avoir une vie… pour finir traité de terroristes par des angoissés qui cherchent à passer leurs angoisses sur ceux que, simplement, ils ne connaissent pas…
de Brice Andlauer, Quentin Müller et Pierre Thyss, éditions: La Boite à bulle, 2020
L’histoire des Tarjumans, les traducteurs employés par la France pour faciliter le contact avec la population afghane, mais livrés à eux-même lorsque les troupes françaises se retirent en 2012, harcelés et menacés de mort, ils vivent cet abandon comme une trahison de la France…
En lecture proposée gratuitement pendant quelques jours (début sept. 2021) par la boite à Bulle : https://www.la-boite-a-bulles.com/digital/play/689
scénario: Xavier Bétaucourt, dessins: Virginie Vidal, éditions: Steinkis BD, 2021
La réalité de tant de migrations : au départ, aucun rêve d’Europe, mais la nécessité de partir pour sauver sa peau. Seidou, menacé du fait de son engagement politique part dans un pays voisin, en pensant qu’il n’y passera que quelques temps, jusqu’à ce que les choses se calment. Il compte rentrer bientôt, mais de menace en violence, avec simplement l’espoir de trouver la paix, il fini par se retrouver en Europe, où commence un autre parcourt : celui de la demande d’asile. Aux violences physiques de la route succèdent celles du stress et de l’angoisse de l’attente … VG, mai 2021
À 33 ans, Seidou n’avait jamais quitté son pays et n’envisageait pas de le faire. Après des études supérieures et avec un bon boulot d’agent commercial en poche, il vivait heureux, à l’aise financièrement. Mais après les élections présidentielles et les persécutions dont furent victimes les Peuls, il devient l’un des meneurs d’un mouvement de protestation violemment réprimé par le pouvoir. Il apprend qu’il est devenu un homme à abattre et décide donc de s’enfuir. Il pense partir pour à Bamako, attendre que les choses se tassent puis rentrer. Mais les choses ne se passent pas comme prévu… Niger, Libye, Sicile… le parcours est tristement classique. Sur le sol européen, c’est une autre épopée qui débute, souvent passée sous silence, celle de la demande d’asile.
Hakim a créé sa pépinière avec son cousin Mahmoud. Son entreprise marche bien, il s’achète un appartement. Ce devait être l’appartement d’une vie…
Avec un grand sens de la narration, Fabien Toulmé nous fait vivre le périple d’Hakim, qui part en pensant être absent quelques semaines, le temps que les choses se calment, et se trouve en fait embarqué dans une odyssée qui le mènera jusqu’en France, en passant par le Liban, la Jordanie, la Turquie, la Grèce, la Macédoine, la Serbie, la Hongrie, l’Autriche, la Suisse.
Aux éditions Delcourt, en 3 tomes.
Moi Jeune : «On déménage tout le temps, c’est la galère», Libération, 19 fév 2020
«Je suis dehors depuis mars 2019. Ça fait cinq jours que je vis dans une caravane, à Porte dorée. Dans cinq jours, je devrai partir, je ne sais pas où, à Porte d’Aubervilliers encore. Quand tu déménages tout le temps, t’es tout le temps en galère. Ici, en France, on n’est rien. Je ne peux compter que sur des associations comme Utopia 56 et les Midis du MIE. Je suis arrivé en décembre 2018, du Mali. Pendant trois semaines, j’ai dormi à côté d’un pont. Puis la police est venue ramasser tout le monde. Après deux mois en foyer, j’ai reçu un courrier qui m’a dit que les mineurs ne peuvent pas rester dans les foyers de majeurs.
Six jeunes migrants, tous mineurs, racontent leur errance dans le nord de Paris, leur quotidien, et leur désarroi. Lire la suite
Paroles de Minot collectés pas le réseau RAMINA
à retrouver sur le site RAMINA – Réseau d’Accueil des MInots Non Accompagnés
Propos transcrits par la Timmy (Paris)
Ça me chauffe la tête
Perturbation dans la tête
Dans la rue, 8 mois
Impossibilité de me concentrer
Ça me chauffe la tête
Je monte et je descends
Ça me fait couler les larmes
Seul !
Ça me rend fou
Si je continue, ça peut me perturber
Toujours courir, associations, hébergement, prise en charge …
Pas de solution fiable
Redoubler l’effort
Rien n’a marché jusqu’à présent
Un jour ça va marcher …
Je vais être content.
S. – 16 ans – Guinéen
Je veux aller à l’école pour apprendre comme les autres enfants.
Je veux avoir des droits pour faire ce que les autres enfants arrivent à faire.
J’ai toujours eu une vie difficile.
Je n’en peux plus et je n’ai plus de force pour me battre pour ma survie.
On vit dans la misère.
H. – 16 ans – Ivoirien
Peut-être que l’Afrique est pourrie
mais je ne pensais pas qu’un jour, en France,
j’allais passer une nuit dehors sans dormir,
en subissant des paroles déplacées.
D. – 15 ans – Malien
Parcours transcrits par l’association Temps partagé (Quimper)
Quand Abdoulaye se raconte, il commence ainsi : « Tout cela est de ma faute, parce que moi, tu comprends, je suis le bâtard de la famille, c’est à cause de moi que ma mère a été chassée de la famille, d’ailleurs dans mon quartier on m’appelait toujours Abdoulaye le bâtard »; et de poursuivre : «Dès mes 4 ans j’ai travaillé dans le champ de ma mère, tous les jours, dès 5 h du matin je travaillais à la cuisine, dans le champ, arroser, gratter, récolter. J’ai souvent demandé à ma mère d’aller à l’école mais cela ça n’a jamais été possible».
Alors un jour, il décide de partir sans savoir bien sûr ni lire, ni écrire mais aussi sans savoir que la terre était ronde et que sur son chemin vers l’exil, il trouverait la Libye et son enfer à en faire encore aujourd’hui des cauchemars.
Abdoulaye, qui est né en 2000 à Daola, Côte-d’Ivoire a trouvé à Quimper un petit coin dans les familles quimpéroises, après la mise en doute de sa minorité, pour poser son sac et se reconstruire.
Son avenir, ici ou là-bas, passe par une scolarisation. C’est fait. Abdoulaye est scolarisé en CAP « aide à la personne », à la MFR, et comme dit sa famille d’accueil «cela lui va si bien !».
Dans son petit village du Nord Mali gagné par la désertification, Amara passe son temps entre les champs et la rue avec ses copains après avoir passé 5 ans, de 8 ans à 13 ans au service d’un marabout ( école coranique le matin, mendicité et diverses corvées l’après midi). Il décide un jour de partir vers un avenir qui lui permettra de vivre à sa faim.
Après plusieurs mois de traversée, au péril de sa vie, il arrive à Quimper. Après des mois d’errance de la rue aux familles, après une contestation de minorité alors même que ses papiers n’ont jamais été vérifiés, aujourd’hui il retrouve un peu d’espoir en étant scolarisé en CAP « cuisine »au lycée le Paraclet.
Losseni perd son Papa en janvier 2016. Il a 15 ans. En août, il quitte son village de Côte d-Ivoire. Après un périple périlleux et lourd, il est arrivé en avril 2017 à Quimper.
Scolarisé depuis le 22 janvier 2018 en seconde professionnelle « production animale » au Lycée Le Nivot à Lopérec (29).
Losséni est demi-pensionnaire et vit dans une famille d’accueil du lundi au vendredi. Il rentre le weekend dans une autre famille à Quimper.
C’est un jeune qui n’a connu que l’école coranique, et depuis 1 mois qu’il est à l’école il a pu confirmer ses capacités. Il veut réussir et travaille beaucoup. Ses professeurs sont très satisfaits de lui, il s’est très bien intégré, il s’est proposé pour la journée porte ouverte. Il fait du théâtre, aime la piscine.
Il est très ordonné et organisé, respectueux et affectueux, et il se soucie de ses camarades
Créé en janvier 2014, dans la continuité des travaux du laboratoire de recherche MIGRINTER- UMR 7301, l’Observatoire des Migration des Mineurs est un espace de diffusion et de valorisation de la recherche existante sur la thématique. Le no 5 de sa revue (juin 2020) est consacré aux contributions- paroles de jeunes migrants qui ont souhaité partager leurs expériences, leurs pensées, leurs souvenirs ou leurs projets en formes de textes, poèmes, photos, dessins.
📖 « Maintenant, je vais raconter » Mamadou Aliou Diallo, Nadia Goralski, @ActesSud Junior
— Migrants Infos (@Migrants_Info) September 18, 2019
le témoignage d'un jeune Guinée qui raconte son parcourt, sans figure de style. le petit livre se lit vite, mais il m'a fallu des pauses pour le digérer émotionnellement … pic.twitter.com/99kuBPIXUj
une bande dessinée de Eoin Colfer et Andrew Donkin, dessins de Giovanni Rigano, octobre 2017, Hachette comics
Le parcours terrifiant d’Ebo qui, à douze ans, se retrouve seul dans son village du Ghana : son frère vient de se mettre en route pour tenter de retrouver sa soeur partie pour l’Europe. Ebo décide de laisser son village derrière lui pour retrouver son frère. Son périple passe par l’impitoyable désert, la violence des rues de Tripoli puis les eaux noires et glaciales de la Méditerranée que – comme tant d’autres – il va affronter en montant, sans savoir nager, sur un zodiac…
Lecture du jour avec Lolo, dont la maman soudanaise doit après six mois d’arguties déposer un nouveau dossier à l’Ofpra et repartir à zéro.
— M.Potte-Bonneville (@pottebonneville) December 3, 2017
Je ne me souvenais plus de cette comptine, « dans sa maison un grand cerf ». C’est une bonne chanson. On devrait en faire l’hymne européen. pic.twitter.com/vgNn6Evbno
Dans une maison un grand cerf
Regardait par la fenêtre
Un lapin venir à lui
Et frapper chez lui
Cerf ! Cerf ! Ouvre moi !
Ou le chasseur me tuera !
Lapin, lapin entre viens,
Me serrer la main.
Il faut que ce soir même, dans toutes les villes de France, dans chaque quartier de Paris, des pancartes s’accrochent […] où l’on lise […] ces simples mots : toi qui souffre, qui que tu sois entre, dors, mange, reprend espoir, ici on t’aime. […] Devant leur frère mourant de misère, une seule opinion doit exister entre Hommes : la volonté de rendre impossible que cela dure. Je vous prie, aimons nous assez, tout de suite, pour faire cela.
Appel du 1e février 1954, à l’initiative de l’abbé Pierre
En 1954, cet appel a été fait au nom de l’âme commune de la France. En nos temps de mondialisation, il se répète, au nom de l’Humanité.
De la Syrie à l’Allemagne, carnet de route d’un exil au travers des messages échangés par messagerie (automne 2015).
Lire sur Le Monde.frDe la Syrie à l’Allemagne, carnet de route d’un exil au travers des messages échangés par messagerie (automne 2015).
Lire sur Le Monde.frQuelques semaines avec Rinaldi, fonctionnaire italien chargé de négocier un accord avec les Libyens, pour qu’ils retiennent les migrants sur le sol africain, entre sa luxueuse villa à Rome, sa paisible vie de famille, et la violence des prisons libyennes.
dialogue extrait du film : – Nous soupçonnons cet homme de faire affaire avec les trafiquants – Je dirais que nous en sommes sûrs, ses hommes livrent régulièrement des migrants aux trafiquants. Mais ce n’est pas sa seule activité, il pourrait abandonner si nous lui offrons quelque chose de mieux. Nous lui ferons aussi respecter les standards des droits de l’homme. – Ca devrait marcher dans l’autre sens. – Le monde devrait marcher dans l’autre sens
« J’ai aussi conseillé à Paolo [interprète de Rinaldi] de lire Eichmann à Jérusalem : rapport sur la banalité du mal, le livre de Hannah Arendt. La description qu’elle fait d’Adolf Eichmann est très intéressante pour comprendre le lien entre l’envie d’exécuter au mieux un ordre et le fait de ne pas prêter attention aux conséquences de son exécution. J’ai suggéré à Paolo de trouver la manière pour son personnage d’accomplir au mieux sa mission et de réaliser tardivement qu’elle produit de la violence« , confie Andrea Segre. Lire les autres secrets de tournage sur le site allociné
par Loup Blaster
par Loup Blaster
En octobre 1939, à Bièvres, les dirigeants de mouvements protestant créent la CIMADE (Comité Inter-Mouvements Auprès Des Évacués) pour venir en aide, notamment, aux populations évacuées d’Alsace et de Lorraine. À partir de la fin des années 70, La Cimade s’implique de plus en plus en réaction aux projets de loi réduisant les droits des immigrés. Toute l’histoire de la CIMADE
« La Cimade a pour but de manifester une solidarité active avec les personnes opprimées et exploitées. Elle défend la dignité et les droits des personnes réfugiées et migrantes, quelles que soient leurs origines, leurs opinions politiques ou leurs convictions. Elle lutte contre toute forme de discrimination et, en particulier, contre la xénophobie et le racisme. » (Article 1 des statuts de La Cimade)
Chaque année, La Cimade accueille dans ses permanences plus de 100 000 personnes : migrants, demandeurs d’asile et réfugiés. Elle héberge près de 200 demandeurs d’asile et réfugiés dans ses centres de Béziers et de Massy.
Présente dans huit centres de rétention administrative pour accompagner et aider les personnes enfermées dans l’exercice de leurs droits, La Cimade agit également dans 75 établissements pénitentiaires.
La Cimade intervient auprès des décideurs par des actions de plaidoyer. Elle informe et sensibilise l’opinion publique sur les réalités migratoires : mobilisations, presse, site Internet, réseaux sociaux, festival Migrant’scène. Elle construit des propositions pour changer les politiques migratoires.